Et si on commençait avec les logos !
En arrivant d’Europe, on ne peut s’empêcher de remarquer que la plupart des marques sur les routes ici sont locales et inconnues chez nous. De nombreux logos nouveaux ornent les calandres des voitures, dont une bonne partie sont électriques.
Ayant vécu en Chine entre 2011 et 2014, et travaillant dans l’industrie automobile, j’ai eu l’occasion d’observer les marques de voitures chinoises qui circulaient à l’époque. Il y en avait relativement peu, et 70 % des voitures étaient occidentales, japonaises ou coréennes. Ces marques locales proposaient des véhicules peu attractifs et de qualité médiocre.
Aujourd’hui, la situation s’est inversée. Les voitures chinoises sont impressionnantes tant en termes de design que de fonctionnalité. Le temps de la domination occidentale sur les routes chinoises est définitivement révolu.
Quelques petites recherches Internet ainsi que quelques questions à DeepSeek m’ont permis d’en savoir un peu plus et de vous en parler ci-dessous:
S’il existe près de 200 marques en Chine, une centaine d’entre elles sont des acteurs historiques des moteurs à combustions telles que SAIC, FAW, Geely, BYD, Great Wall, Changan, MG, Wuling, Cherry, BAIC…, une autre centaine sont de nouvelles marques apparues ces 10 dernières années soit des startup (NIO, XPeng, Li Auto, Xiaomi, Huawei (Aito, Luxeed), Aion, Leapmotor et d’autres encore) soit issues des groupes cités précédemment ArcFox, Zeekr, Lynk & Co, Voyah, Deepal, Avatr, Haval, Tank, Ora, Aron, ). Je ne pense pas encore avoir croisé toutes ces marques mais vous en avez déjà un échantillon ci dessus et ci-dessous également.
En une quinzaine d’année l’industrie automobile chinoise est devenue leader mondial au moins dans l’électrique avec près de 60 % de la production mondiale. Cela ne s’est pas fait tout seul, il est interessant de se pencher un peu plus sur ce qui a permis ou facilité cela. Les analystes ( Rhodium Group, Bloomberg, Mc Kinsey, CAAM) expliquent ce développement spectaculaire de la manière suivante:
- 🚀 1. Stratégie étatique volontariste (Subvention, Infrastructures, JV et transfert de technologies)
- ⚡ 2. Saut technologique dans l’électrique (plutôt que d’essayer de rattraper le retard dans les véhicules thermiques, focalisation sur l’électrique à grand renfort d’innovations sur les batteries, les stations de recharge, les véhicules autonomes)
- 🌐 3. Écosystème industriel unique (Cluster Technologiques, forte intégration verticale des constructeurs, chaine d’approvisionnement locale)
- 💰 4. Agilité commerciale extrême (guerre des prix, réactivité marché (env.18 mois), connectivité embarquée)
- 🎯 5. Montée en gamme accélérée (Premium abordable, Design & User expérience, exportations)
Le bilan: En 2010 : La Chine fabrique des copies low-cost → 2024 : La Chine est Leader mondial des EV.
On peut penser ce que l’on veut de lace pays, de son régime, de sa culture, les résultats sont là et ils sont Chinois. C’est de leur plein grés que les industriels étrangers ont acceptés des transferts technologiques afin de s’approprier, croyaient-ils, une part du marché de ce gigantesque pays, cela n’aura duré qu’un temps (VW est passé env. 20% de part de marché en 2010 à env. 10 % en 2023 et ça baisse encore) n’aura pas été le meilleur calcul face à un partenaire pour qui les constantes de temps ne sont pas du tout les mêmes que celle du capitalisme occidental. Mais il y a aussi d’autres facteurs culturels et historiques qui expliquent cela, l’occident à je pense oublié et/ou sous estimé l’histoire de ce grand pays plus que millénaire d’une part et surtout l’humiliation infligée à la Chine à la fin du IXX ème siècle par les puissances coloniales d’alors – je reviendrais sur ce point dans un article de mon blog ultérieurement-. Le déclin des constructeurs étrangers en Chine devrait encore s’accélérer pour finalement se stabiliser à 20 – 25 % à l’horizon 2030 selon Bloomberg et certain d’entre eux sortiront probablement de ce marché faute de produit adapté ou de stratégie appropriée.
Point de vue Design il y a de tout parfois « fortement » inspiré, parfois plutôt disruptif… Côté confort, toutes celles que j’ai eu l’occasion d’essayer, notamment avec « Didi » – le Uber local mais en mieux, sont tout à fait correctes et bien mieux équipées que leurs gammes équivalentes en Europe… Il y a aussi des « phénomènes » niveau vente où les Xiaomi par exemple que ce soit leur modèle « Sport » SU7 l’année dernière avec près de 100 000 ventes ou le nouveau SUV SU7 qui dernièrement s’est vendu plus de 200 000 exemplaires en 3 minutes avec bien sûr un prix qui défie toute concurrence. Le dynamisme du marché est impressionnant et la variété des modèles et des coloris également -j’y reviendrais dans un autre article assurément-. Voici ci-dessous quelques photos prises sur le vif de modèles représentatifs de ce qui circule ici.
Divers petits véhicules, principalement à trois roues, circulent également ici. Certains sont électriques, d’autres à essence, certains même avec des moteurs deux temps. Je consacrerai un article de blog à ces véhicules dans les semaines à venir.
Malgré son statut de grande ville, Pékin est confrontée à d’importants problèmes de circulation. Posséder une voiture est devenu un incontournable pour de nombreux Chinois, et malgré ou à cause de ses nombreux périphériques, cette immense ville connaît fréquemment des embouteillages.
Et comme à leur habitude, les Chinois installent un nombre de gadgets plus ou moins utiles et/ ou décoratifs sur les véhicules…. Des oreilles en guise de radar peuvent être utiles, et des cornes pourraient servir de pare-chocs contre les drones. 😏 voir des antennes spéciales musique tropicale 🌴🪘🥭…
A bientôt pour d’autres découvertes, n’hésitez pas à commenter. Merci.